On doit sabler le champagne chez Kéolis, puisque la nouvelle DSP est déjà remportée ... faute de combattants ! La bataille avec le SITCAT va pourtant (et on l'espère) avoir lieu autour de l'offre de transports mise en place ... alors que les syndicats flinguent (avec raison) la restructuration de 2009 :
lanouvellerepublique.fr, Christophe Gendry a écrit:
Tram et bus : la concurrence entre opérateurs tourne court
La mariée n'est-elle pas assez jolie ? Alors que trois candidats à la gestion du réseau des transports urbains de l'agglomération tourangelle ont retiré un dossier auprès du Sitcat (*), un seul a finalement décidé de participer à la procédure de renouvellement de l'appel d'offres, pour la période qui court du 1 er juillet 2012 au 31 décembre 2018. Il s'agit de Keolis, le « sortant », bien parti pour rester aux manettes de Fil bleu dont l'offre s'enrichira à compter de septembre 2013, avec la mise en service de la première ligne de tramway. D'autres scénarios sont toutefois possibles (lire ci-dessous).
Les deux autres poids lourds du secteur des transports publics, Veolia-Transdev et RATP Dev, ont donc décidé de ne pas participer à cette bataille, ce que confirment leurs services de presse respectifs. Veolia-Transdev est pourtant impliqué dans la maîtrise d'ouvrage du chantier du tram tourangeau, au travers de sa filiale Transamo, associée à la Société d'équipement de la Touraine au sein de Cité Tram. Reste à savoir si la décision de Veolia de se séparer de sa branche transports, annoncée officiellement hier, a pesé dans la balance, par anticipation (lire page 49).
De son côté, RATP Dev, déjà présent dans 30 villes, agglomérations ou départements en France - et implanté dans 12 pays étrangers - est à l'affût de toute opportunité d'étendre ses activités au-delà de son berceau francilien. Alors, pourquoi pas à Tours ?
Pour des raisons de confidentialité liées aux négociations en cours, la direction de Keolis se garde de tout commentaire.
Silence radio chez Keolis et au Sitcat
Du côté du Sitcat, c'est également le silence radio : le syndicat intercommunal refuse même de communiquer sur le nombre de candidats.
« Cette délégation de service public n'est pas forcément une bonne affaire pour les opérateurs, analyse pour sa part Bernard Perrot, délégué syndical CGT des salariés de Fil bleu. Aujourd'hui, les objectifs de recettes sont tenus et Keolis doit donc verser des dividendes au Sitcat. En revanche, la fréquentation est sous le seuil fixé et l'entreprise paye des pénalités ! » Par ailleurs, la DSP imposera au délégataire d'investir « 1 à 4 millions d'euros pour les travaux de rénovation des dépôts d'autobus ».
Le syndicaliste avance un autre argument : selon lui, le réseau des bus, tel qu'il a été redessiné en 2009 par le Sitcat, fonctionne mal. « Cela va bien au-delà des difficultés liées aux travaux, qui sont plutôt bien gérées, insiste-t-il. Cette non-réponse de la part de Veolia-Transdev et de RATP Dev, c'est aussi une forme de désaveu de l'offre tram + bus telle qu'elle est construite aujourd'hui à Tours. »
(*) Syndicat des transports en commun de l'agglomération tourangelle.
à suivre
Le Sitcat et Keolis condamnés à s'entendre ?
En principe, le Sitcat n'est pas obligé de renouveler le bail de Keolis. Il peut déclarer l'appel d'offres infructueux et le relancer, opter pour un système de régie directe ou déléguée, créer une société publique locale ou un établissement public intercommunal. Autant de solutions qui ne sont pas à l'ordre du jour, alors que le temps presse : dans l'attente du renouvellement de la DSP, Fil bleu n'a pas encore engagé sa réorganisation préalable à l'arrivée du tramway, et notamment la formation des futurs conducteurs des rames.
Les deux parties semblent donc « condamnées » à s'entendre. Principal enjeu de la négociation en cours : l'offre de transport la nuit, les week-ends et lors des vacances scolaires, autant de périodes dont l'organisation n'est pas figée dans le cahier des charges de l'appel à candidatures. « Au contraire, il laisse place à l'imagination du délégataire, explique le syndicaliste Bernard Perrot. C'est d'ailleurs une belle prime au sortant car il faut avoir l'expérience du réseau pour chiffrer les choses au plus juste. » Pour préserver sa marge commerciale, Keolis aura intérêt à concentrer ses efforts sur les lignes les plus rentables, d'autant que la DSP mentionne une offre globale de 10 millions de kilomètres par an. « Les objectifs ne sont pas détaillés ligne par ligne », souligne le délégué CGT, pour qui l'issue des négociations ne fait guère de doute : Keolis va rempiler.
Christophe Gendry