La fermeture de la rue Charles Gille frappe de plein fouet l'ultra-centre de Tours, jusqu'à présent épargné par les travaux :
lanouvellerepublique.fr, Delphine Coutier a écrit:
Côté gare : les dérangements ne font que commencer !
Depuis lundi, la rue Charles-Gille est interdite à la circulation et au stationnement. D'où des problèmes d'embouteillage...
A l'entrée de la rue Charles-Gille, une dame parle dans son téléphone portable. « Ça y est, s'exclame-t-elle, la rue est bloquée, les travaux ont commencé. Tu vois, ça va être un joyeux bordel et ça ne fait que commencer ! »
Effectivement, depuis lundi matin, la rue Charles-Gilleest interdite et de circulation et de stationnement : soixante-huit places ont ainsi été supprimées. Des parkings définitivement perdus.
'' De plus en plus difficile ''
Les travaux du futur tramway ont donc pris leur quartier dans cette artère si passante et si pratique du centre-ville. Pratique notamment pour se rendre à la gare toute proche. La première partie des travaux est consacrée aux dévoiements de réseaux. Ils devraient durer dix semaines.
La conséquence la plus visible de la condamnation de la rue est le report des flux automobiles sur les artères les plus proches, notamment l'avenue Grammont. À partir de 16 h, il n'est pas rare de voir une longue file de voitures à touche-touche ; leurs conducteurs étant obligés de passer par la place Jean-Jaurès. « La circulation va devenir de plus en plus problématique, assure Luc, taxi. C'est d'autant plus difficile qu'il y a des chantiers partout : à Tours-Nord, à Joué-lès-Tours et maintenant, ici, en plein coeur de ville. Il faut que notre clientèle s'adapte. Si elle était habituée à venir à la gare en 10 minutes. Là, ce n'est plus possible. Sinon, les gens rateront leur train. »
Côté mairie, on tempère. « Bien sûr, de nouvelles habitudes de circulation doivent être prises, explique Pierre Texier, adjoint au maire chargé de la circulation. C'est nouveau et ça provoque des rallongements de file. Mais rien de grave. Ça risque d'être plus chaud à la rentrée scolaire. »
Effectivement !
Delphine Coutier
Et les commerçants partagés entre inquiétude et résignation, en attendant des jours meilleurs :
lanouvellerepublique.fr, Delphine Coutier a écrit:
Les commerçants sont déjà inquiets
Les travaux de dévoiement n'ont commencé que depuis trois jours rue Charles-Gille. Pourtant, les commerçants se font déjà des cheveux.
« On voit bien qu'en trois jours les gens ne passent plus dans la rue, explique cette commerçante, installée dans la partie de la rue éventrée : ils ne peuvent plus passer en voiture, et, même à pied, ils se font rares. S'il n'y a pas de passage, il n'y a pas d'achat. C'est simple. Avant, le stationnement était facile. Même s'il n'y avait pas de place, les clients se faisaient déposer à proximité de la boutique. Ça aussi, c'est fini. Au bout d'un moment, les clients ne vont plus venir en centre-ville, et ce sera le bonheur pour les hypermarchés. Je comprends mieux maintenant l'ouverture à tout va des drives où les gens commandent par internet », conclut-elle, dépitée.
Un peu plus haut dans la rue, le Paradis vert. Le jeune patron de cette gigantesque salle de billards et soirées à thème, est très au fait des travaux du tramway. « Je fais partie du bureau de l'Union des commerçants et artisans de Tours et nous avons des réunions très régulièrement, explique Germain qui a repris l'affaire voilà deux ans et demi. Ici, nous avons une clientèle plutôt de nuit donc j'ai pris l'initiative de leur proposer des places gratuites de stationnement dans le parking souterrain de la gare moyennant des consommations ou des parties de billards. Avant j'étais dans le commerce au Mans et j'ai connu les travaux du tram là-bas. C'est très dur pour les commerçants. Mon oncle qui était boulanger en plein sur le tracé du tram a dû fermer. »
Alice, la responsable du salon de coiffure Les Astuces de Laurent, est quant à elle plutôt optimiste : « Quand le tram sera là, ce ne sera que du plus. En attendant, il va falloir supporter le bruit, la poussière. On aimerait quand même être plus informé sur les coupures d'eau, par exemple, s'il y en a. Parce qu'un salon de coiffure sans eau, ce n'est pas possible. On sera obligé de fermer de temps en temps. Il faut qu'on puisse renseigner nos clients. » Encore une raison de se faire des cheveux.
D.Co
Rappelons que les travaux de déviation de réseaux doivent s'achever, rue Charles Gille, au mois d'août, ceux de plateforme et d'infrastructure prenant le relais jusqu'en septembre 2012.