Trois papiers sur le matériel, publiés dans la NR en fin de semaine dernière :
lanouvellerepublique.fr, Johan Guillermin a écrit:
Sitcat-Alstom : mariage à 73 millions d'euros
Le Syndicat des transports de l'agglo de Tours (Sitcat) a paraphé hier le contrat le liant à Alstom, qui lui fournira 21 rames de tramway et l'alimentation au sol.
L'union a été scellée, hier matin, dans les locaux de la communauté d'agglomération Tour(s)plus. Jean Germain, maire de Tours et président du Syndicat des transports en commun de l'agglo (Sitcat), et Jérôme Wallut, directeur général d'Alstom Transport France ont signé le plus important marché attribué dans le cadre de la réalisation de la première ligne de tramway : l'achat de 21 rames Citadis (43 m de long et 300 places chacune) et l'implantation d'un système d'alimentation au sol sur 1,8 km, principalement dans le secteur sauvegardé.
Rames '' réveillées '' à distance
« Mariage pluvieux, mariage heureux », a glissé Jean Germain, dans cette matinée arrosée. Un présage qui, espérons-le, se vérifiera, car les deux partenaires sont censés « cohabiter » pendant une trentaine d'années, durée de vie supposée des matériels fournis par le constructeur français. Ce dernier, comme nous l'annoncions la semaine dernière (NR du 10 septembre), a remporté la mise pour 73,208 millions d'euros (M€) HT, coiffant au poteau l'Espagnol CAF (*).
« La bataille a été dure, aussi bien sur le plan technique que sur les conditions commerciales, a reconnu Jérome Wallut. Nous sommes dans une situation concurrentielle très forte. » Face à son adversaire ibérique,Alstom a notamment pris l'avantage sur le plan financier. « Caf était nettement plus cher », a indiqué Jean Germain, en précisant aussi que le matériel roulant proposé par le constructeur espagnol « était beaucoup plus lourd à l'essieu » et que sa mise en oeuvre se révélait « un peu plus compliquée, sur certains points, en génie civil ». Alstom a également donné « les meilleures réponses sur l'aspect sonore » et apporté un soin particulier à respecter le design imposé dans le cahier des charges. « Nous sommes dans le haut de gamme de la personnalisation avec ce tramway », a estimé Jérome Wallut. Cette « oeuvre d'art » roulante - que le maire de Tours voit déjà comme une attraction touristique à part entière - offrira enfin les dernières évolutions technologiques aux voyageurs (avec des écrans d'information de grande taille) et à l'exploitant grâce à un « réveil à distance » des rames leur permettant d'être opérationnelles dès l'arrivée des conducteurs.
(*) Le montant total du marché pourrait même grimper à 120 M€ avec les tranches conditionnelles (achats de rames supplémentaires, maintenance des tramways et de l'alimentation au sol).
Gagnant gagnant
Si le Sitcat se réjouit d'avoir touché à bon prix son tramway, grâce à la féroce concurrence que se livrent les constructeurs internationaux, Alstom pourrait récolter, à court ou moyen terme, les dividendes de son implantation en Touraine. Non seulement la société conforte sa position dominante en France, mais elle s'offre en prime un splendide écrin - avec la traversée de la Loire sur le pont Wilson et du secteur sauvegardé - pour mettre en valeur sa vitrine technologique qu'est le Citadis, relooké par le coup de patte de Daniel Buren. Touristes et observateurs du monde entier ne seront sans doute pas insensibles à cette « french touch » qui ne demande qu'à s'exporter.
le chiffre
19
C'est le nombre de villes et agglomérations françaises qui ont opté pour le matériel roulant Citadis d'Alstom sur leur réseau de tramway. Le constructeur français, qui a décroché des marchés à Grenoble, Bordeaux ou encore Orléans, a récemment signé des contrats avec Le Havre, Rouen, Brest et Dijon. A l'échelle mondiale, son tramway équipe 36 villes, parmi lesquelles figurent Melbourne, Dubaï, Istanbul ou encore Constantine. Au total, ce sont quelque 1.500 rames Citadis qui ont été commandées à Alstom, à ce jour.
Johan Guillermin
lanouvellerepublique.fr, Johan Guillermin a écrit:
La première rame livrée à l'été 2012
La signature du marché de fourniture du matériel roulant, qui entérine l'arrivée d'Alstom, marque une étape importante dans le processus de construction du tramway. Le constructeur français va désormais s'atteler à la fabrication de la maquette grandeur nature d'une rame, confiée à un sous-traitant de La Rochelle. « Elle sera livrée en avril 2011 », annonce Jean-Luc Paroissien, directeur de Cité Tram, mandataire du Sicat sur l'opération tramway.
Premiers tours de roues fin 2012
Présentée à la foire exposition de Tours, elle validera le design du tram, dont la première rame sera construite à partir de juin 2011. Ce véhicule arrivera à Tours en juillet 2012, « ce qui coïncidera avec la livraison du centre de maintenance de Tours-Nord », précise Jean-Luc Paroissien. L'été 2012 marquera également le lancement de la production des autres rames.
Les premiers tours de roues de la rame de test sont prévus fin 2012 et le démarrage des essais à partir du début d'année 2013. « L'ensemble des systèmes devraient être opérationnels cet été-là », poursuit le directeur de Cité Tram. Les 18 rames prévues en exploitation commerciale seront alors mises sur les rails « pour une marche à blanc », autrement dit sans voyageurs. A l'issue de cette phase d'expérimentation (de deux ou trois mois), le tramway tourangeau pourra enfin accueillir ses usagers. On sera en septembre 2013. Si tout va bien...
J. G.
lanouvellerepublique.fr, Bruno Pille a écrit:
Alimentation par le sol sur 1.800 m
De la place Choiseul à la gare, le tramway traversera la rue Nationale, la place Jean-Jaurès (photo ci-dessous), le début de l'avenue de Grammont et la rue Charles-Gille grâce à un système d'alimentation par le sol dernier cri, « le plus performant dans la durée » aux dires de Jean Germain. En effaçant les lignes aériennes sur 1.800 m, Alstom a ainsi répondu aux exigences de préservation du patrimoine historique. Il a même fallu rajouter 350 m (rue Charles-Gille) au projet initial pour un surcoût de 800.000 euros.
L'alimentation par le sol s'appuie sur un troisième rail encastré au niveau des voies qui permet ainsi d'alimenter la rame. Alstom a mis au point ce système à travers d'autres projets de tramways à Bordeaux, Brasilia, Orléans, Dubaï, Reims et Angers. La société ajoutera à Tours une plus-value technologique qu'explique Jérôme Wallut, le directeur général transports pour la France : « Le rail n'est pas conducteur s'il n'y a pas de signal informatique. Pour faire passer un courant de 750 volts, il faut un déclenchement à partir d'un système embarqué dans la rame. »
A Joué-lès-Tours comme à Tours-Nord, des voix ont réclamé l'alimentation par le sol. Trop tard. Et trop cher !
Bruno Pille