10 : St Pierre Justices - St Avertin Centre

32 : Villandry - J.P. Rameau
33 : Villandry - ???

L'organisation des bus fait débat


Depuis le début des travaux du tram, les habitants des quartiers de Rochepinard et Beaujardin s'estiment moins bien desservis par les bus urbains du réseau Fil bleu. Les personnes âgées, nombreuses dans ces résidences, le vivent de plus en plus mal. Par exemple Claudette, qui se dit en colère : « Je suis arrivée à Beaujardin en 1953, raconte-t-elle. Il y avait encore le trolley-bus qui partait de la place Stalingrad (aujourd'hui place de Beaujardin), il rejoignait la place Jean-Jaurès, les halles, et l'hôpital Bretonneau. Les trolley-bus ont été remplacés par les bus sur le même parcours. Début 1970, avec la construction de Rochepinard, nous avions un arrêt de bus " Wagner " au bout de la passerelle Ockeghem. C'est alors devenu la ligne C 4 ».

Claudette ajoute : « Depuis deux ans, lors de la réfection du boulevard Wagner, l'arrêt de bus a été supprimé, ce qui est très pénible pour beaucoup d'entre nous, et nous n'avons plus que la ligne 9 qui nous arrête à la gare SNCF. Pour aller aux halles, il faut changer plusieurs fois de bus. Ceci est très désagréable pour les personnes âgées. On nous dit pourtant qu'il ne faut plus prendre notre voiture pour aller en ville et qu'il faut privilégier les transports en commun. Nous avons l'impression qu'il n'y en a que pour le tram qui ne concerne pas nos quartiers sud-est. Une fois les travaux du tram terminés, nous espérons retrouver l'équivalent de notre ligne C4 comme auparavant, sinon c'est à désespérer de notre municipalité qui ne tient pas compte des personnes âgées (ici une moyenne de 75 ans), qui ne méritent pas d'être laissées pour compte ».
Il y a bien aussi le petit véhicule « la citadine » qui passe par la place Beaujardin : « Il est très inconfortable, et il parcourt la ville dans tous les sens, donc il est très peu emprunté », estime Claudette.

réaction

La réponse de Fil bleu

Voici ce que le service communication de Fil bleu répond aux réclamations des usagers des quartiers Rochepinard et Beaujardin :
> La liaison vers les halles reviendra en septembre. Afin de limiter autant que possible l'impact des travaux sur le réseau, plusieurs lignes ont été revues, afin notamment d'éviter certains secteurs difficiles comme l'avenue de Grammont ou l'avenue Maginot. Il n'a ainsi pas été possible de maintenir toutes les liaisons directes qui existaient dans le réseau « avant travaux » comme celle qui permettait aux habitants de Beaujardin de se rendre aux halles de Tours. Cette liaison sera à nouveau possible dès le lancement du réseau bus + tram, en septembre prochain, donc.
> Citadine : des minibus récents. La Citadine (ligne effectuée en minibus) a été mise en place justement pour maintenir certaines liaisons directes en empruntant des rues inaccessibles aux bus habituels. Grâce à son faible gabarit, la ligne dessert le cœur de certains quartiers (Prébendes, Febvotte, Saint-Paul, Beaujardin,…) qu'elle relie avec des lieux majeurs de la ville (hôpital Bretonneau, place Jean-Jaurès,…). Ces minibus électriques neufs datent d'août 2012, ils sont donc très récents.

Ils écrivent la " partition " du futur réseau tram + bus


Les spécialistes sont à pied d’œuvre chez Keolis pour “ mettre en musique ” le réseau tram + bus Fil bleu, qui entrera en service à la rentrée.

Comme le glisse Emmanuel Martin, « quand on voit un bus passer, on n'imagine pas tout ce qu'il y a derrière ». Et le responsable de l'équipe des méthodes exploitation chez Keolis, à Tours, sait de quoi il parle : c'est son service, composé de sept personnes, qui est chargé de « mettre en musique » le réseau de transports en commun Fil bleu. Autrement dit de composer « la partition » sur laquelle les lignes de bus et leurs horaires de passage prévisionnels sont en accord avec les moyens humains et matériels mobilisables par l'exploitant. Le tout sans fausses notes.

" Trouver le juste équilibre "

Un travail de haute précision, basé sur le cahier des charges défini par le syndicat chargé des transports en commun sur l'agglo de Tours (Sitcat), qu'il faut remettre à plat cette année avec l'ouverture de la ligne de tramway, le 31 août prochain. Celle-ci s'accompagnera évidemment d'une refonte du réseau bus, intégrant, entre autres, le lancement d'une ligne à haut niveau de service (BHNS), baptisée Tempo, entre le lycée Choiseul et l'hôpital Trousseau (*), et d'une offre de bus renforcée en soirée.
« C'est un métier où l'on défait et refait beaucoup », commente Emmanuel Martin qui, avec ses troupes, est à pied d'œuvre depuis la mi-décembre. Objectif : rendre une copie propre pour la fin juin. D'ici là, les membres de l'équipe vont devoir jongler avec une multitude de paramètres. « On prend notamment en compte les horaires des trains arrivant à la gare SNCF, les heures d'entrée et de sortie des établissements scolaires, d'embauche et de débauche… »
Ces éléments permettront de bâtir les grilles des 28 lignes régulières et 17 spéciales de Fil bleu prévues à la rentrée 2013. Pour mettre en place ces dessertes, qui représenteront 1.840 courses commerciales sur une journée, l'équipe des méthodes exploitation doit organiser les services des 480 conducteurs Keolis et optimiser la gestion des 167 véhicules (dont une trentaine de sous-traitants) parcourant le réseau. « Il faut qu'on trouve le juste équilibre entre le commercial, l'économique et le social », résume Emmanuel Martin.
Et le travail ne se résume pas, loin de là, à faire mouliner des ordinateurs pour trouver des solutions. « Il y a aussi un dialogue avec les représentants du personnel pour procéder éventuellement à des ajustements et trouver des compromis. »
Les usagers du réseau Fil bleu jugeront sur pièces, à la rentrée, de l'efficacité de l'équipe de Keolis pour construire et planifier la nouvelle offre de transport sur l'agglomération de Tours. Emmanuel Martin et ses troupes savent en tout cas qu'ils « n'ont pas trop le droit à l'erreur ».

(*) Elle remplacera l'actuelle ligne n° 2 et proposera un bus toutes les huit minutes et demie en heures de pointe.
Johan Guillermin