Jour de gloire pour la 74 qui a droit à une pleine page, je dis bien une pleine page, rien que pour elle dans la NR. (Avec en prime une photo du 2008 sur la dite ligne ... oui, oui.). Ambiance.
lanouvellerepublique.fr, Evelyne Bellanger a écrit:
Mamies et chrysanthèmes dans le bus Fil bleu spécial nécropole de Tours-Sud, qui affiche complet dès la place Jean-Jaurès en cette veille de Toussaint.
Plus une seule place de libre ce mercredi après-midi à 14 h 30 dans le bus Fil bleu spécial cimetière d'Esvres. Et rien que des vieilles dames au départ de la place Jean-Jaurès. Petit foulard noué autour du cou et mise-en-plis impeccable. Bouquet de fleurs à la main ou grosse potée de chrysanthèmes dans un sac en plastique.
Ambiance autobus qui emmène le club du troisième âge à Lourdes ou au spectacle du Puy-du-Fou pendant la demi-heure du trajet.
Pas de temps
à perdre !
« J'habite à Saint-Pierre-des Corps et je suis partie depuis 13 h car je voulais être sûre d'avoir une place assise, comme c'est la Toussaint il y a beaucoup de monde ces temps-ci », explique à sa voisine Jeanine, qui va nettoyer la tombe de son mari enterré à la nécropole de Tours-Sud avant d'y retourner avec les enfants, dimanche prochain. « Vous savez, je suis seule et je ne parle jamais, sauf à ma télé. En fait si je parle, je me parle toute seule, alors quand il y a des gens, cela me fait du bien. »
De l'autre côté de l'allée, quatre veuves qui se connaissent et discutent de tout et de rien, du nombre de petits-enfants qu'elles ont ou de la robe jaune d'Évelyne Dhéliat hier soir à la météo. « On me paierait pour la porter que je ne le ferais pas. »
« Moi, il y a quinze ans que je viens, raconte Aline, qui habite carrefour de Verdun. Depuis le temps, je m'étais fait des amies dans le bus, mais petit à petit elles ont disparu et je me retrouve toute seule pour me rendre sur la tombe de mon mari et de mon fils, c'est terrible de perdre un enfant, vous savez. » Et d'expliquer qu'elle est bien contente de trouver le bus spécial cimetière, qui lui permet d'éviter de demander aux voisins ou aux amis de l'emmener, car ses enfants n'habitent pas à Tours.
« C'est quand même moins cher que le taxi », réplique une autre dame qui regrette que l'on ne mette pas un bus plus grand car « il n'y a que des personnes âgées et à notre âge rester debout une demi-heure, c'est dur ».
« D'autant plus que le 74, il repart au bout de 40 minutes, et croyez-moi, il faut se dépêcher dès qu'on arrive. Moi ça va, mes beaux-parents sont dans le premier carré du cimetière, mais ceux qui sont plus loin, il faut qu'ils prennent le deuxième bus, celui de 17 h 30. Mais il va être supprimé en novembre, il ne restera que celui de 15 h 40. Il est vrai qu'en hiver on vient moins souvent au cimetière », ajoute Jeanine.
Il est vrai que ces dames bavardent ce qui est bien mieux que de faire une tête d'enterrement.
Pourtant, pour Robert, bientôt 80 ans, monté en cours de route, « les petites vieilles (! ) prennent le bus pour discuter. Moi qui vais au cimetière voir ma femme, je prie à l'aller et au retour ». Et de regretter l'ancien bus qui au retour « ne prenait pas tous les élèves des écoles comme maintenant, ce qui fait arriver tard », et de constater qu'à l'arrêt de la nécropole « les horaires affichés sont valables jusqu'en août 2009 ». Alors que comme chacun le sait, et que tout le monde en cause dans le bus, le nouveau plan Fil bleu est en vigueur depuis le 1er septembre.
« Vous trouvez normal, interpelle Hélène qui habite aux Fontaines, quand je vais voir mon fils à Paris, je suis à Montparnasse en moins d'une heure mais quand je vais faire mes courses à Auchan, depuis chez moi, je mets une heure et quart ? »
Évelyne Bellanger
Citation:
Pour se rendre en bus, à la nécropole d'Esvres, créée il y a une trentaine d'années pour l'inhumation des habitants de Tours, au sud de l'agglomération.
> Prendre la ligne Fil bleu n° 74 qui part de la place Jean-Jaurès les mercredi, vendredi et dimanche après-midi, départs à 14 h 30 et 16 h 20 de Jean-Jaurès et retour à 15 h 40 et 17 h 30 depuis le cimetière.
> Le trajet dure 29 minutes à l'aller et 33 minutes au retour.
> Attention, en novembre, il n'y aura qu'un seul bus, le premier.
> Bon à savoir, le cimetière ferme à 17 h 30.
> Fil bleu : 02.47.66.70.70.
Bon, Fil Bleu sortira-t-il les Citaro pour demain ?
Parce que là on va peut-être droit au casse-pipe, si j'ose dire.
Cela dit deux points intéressants sont soulevés : la numérotation 74 retire au bus son statut (qu'il n'a cela dit jamais eu) de spécial. Du coup la foule de lycéens, avide de retourner en centre-ville, se jette dessus à J.P. Rameau. D'où chute de la vitesse commerciale. Problème également au niveau des horaires, il est vrai que 40 minutes étant un rien court : si on a une tombe à visiter passe encore, mais si, et c'est le cas pour pas mal de personnes, il y en a plusieurs, ça se complique. Cela étant les 40 minutes doivent déjà être bien longues pour le CR qui lambine dans son bus.
(Et nous suggérerons humblement à madame Hélène des Fontaines d'aller faire ses courses à Carrouf' Atlantes, accessible en 10 minutes par la ligne 5, et où en plus il y a des fontaines avec des bancs dans la galerie commerciale.)
Dernier point intéressant, la desserte du cimetière de la Salle :
Citation:
« Pourquoi sommes-nous toujours pénalisées, nous les personnes âgées, pas assez d'être seules, il n'y a aucun égard pour nous », s'interroge Ginette Fournier, 81 ans, dans un courrier adressé au maire, à Fil bleu et à la NR. Cette vénérable habitante de Tours se rend régulièrement au cimetière Lasalle afin de se recueillir sur deux tombes.
Depuis septembre, le nouveau plan Fil bleu l'oblige en effet à descendre soit à l'arrêt de bus sur le boulevard du Maréchal-Juin ou à l'arrêt Saint-Barthélemy tout en haut du cimetière, loin des portes d'entrée, ce qui fait « qu'elle descend tout le cimetière jusqu'en bas puis à remonter la très pénible côte ».
Mme Fournier se plaint aussi de la rareté des bus le dimanche : « Un toutes les heures, ce qui fait que si vous le ratez à cinq minutes, vous attendez une heure. » Et de réclamer « au moins une fois ou deux par semaine, un bus comme cela se fait pour le cimetière d'Esvres. » Enfin, notre lectrice regrette qu'il y ait « des quartiers très bien desservis et plus favorisés, alors que tout le monde paie des impôts ».
(Il y a bien pour rappel une porte d'entrée pour le cimetière rue Chopin, à 50m des arrêts Chopin et St Barthélémy, mais le cimetière étant très étiré en hauteur, il est bien évident qu'en semaine la situation est très insuffisante. Rappelons que dans les années 90, alors que le terminus était au Colombier, il y avait une desserte partielle du cimetière. A méditer. Je note par contre que les arrêts St Barthélémy et Cimetière ne figurent pas sur le plan de ligne de la 14, je ne suis pas allé vérifier s'ils existent toujours ...)