Pleine page sur le tramway dans la NR aujourd'hui. Et la fréquentation prévue, en tirant un peu les chiffres, serait bien atteinte.
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Jusqu'à 55.000 voyages dans le tram les jours de pointe
Le succès est au rendez-vous pour la première ligne de tramway qui a atteint rapidement ses objectifs. Mais la fréquentation peut encore progresser.
En lançant une ligne de tramway dans l'agglomération, la collectivité s'était fixé un objectif à long terme : réaliser 55.000 voyages par jour. Après une année de fonctionnement, ce chiffre est atteint « sur les grosses journées », précise-t-on à Fil bleu. « Comme le premier samedi des soldes, ou lors d'événements particuliers. »
Un départ très encourageant pour Tours, comparé à d'autres villes moyennes où il a fallu deux à trois ans pour atteindre un bon rythme de croisière.
Au lancement du tramway, à la rentrée de septembre 2013, Fil bleu a enregistré près de 40.000 passagers par jour. « La fréquentation a augmenté au fil de l'année, avec un nouvel élan vers mars-avril. »
Des chiffres qui sont optimistes mais qui ne sont pas une surprise. « Il y avait un potentiel énorme car la ligne traverse des quartiers denses comme le Sanitas, les Rives du Cher… »
Une hausse de 30 % de la fréquentation
A l'avenir, la fréquentation peut encore augmenter car, la rame de tramway étant très longue (NDLR. : 43 mètres, soit 10 mètres de plus qu'une rame classique), elle peut facilement accueillir plus de passagers. Ceux qui prennent le tramway aux heures de pointe ne seront pas forcément de cet avis. « A Bordeaux, les rames sont surchargées en permanence… »
La marge de progression est donc encourageante. Mais le tramway a-t-il eu impact sur l'ensemble du réseau ? « Nous sommes actuellement à 130.000 voyages par jour (*).» C'est mieux qu'en 2010 – avant les travaux du tramway – où Fil bleu réalisait 100.000 voyages par jour. « L'augmentation est de 30 % de 2010 à 2013. On passe devant Orléans (+ 25 %) et Le Mans (+ 14 %). »
La première année de service du tramway, Fil bleu a profité de l'effet de mode engendré par ce nouveau type de transport. « Il a une image moderne, plus confortable. Certaines personnes qui ne voulaient pas prendre le bus montent aujourd'hui dans le tram. »
C'est même devenu une attraction touristique, au même titre que les bâtiments historiques.
(*) La ligne de tramway, la ligne 2 Tempo, les lignes 3, 4 et 5 représentent 75 % de la fréquentation du réseau.
1,4
••• C'est (environ), en million, le nombre de kilomètres qu'a réalisé le tramway de Tours en cette première année.
Chaque rame fait en moyenne 165 kilomètres par jour.
« Nous avons séduit les utilisateurs de tramway, nous devons maintenant séduire les utilisateurs du tram + bus »
Un an après la mise en circulation, Thierry Couderc, directeur de Fil bleu, ne cache sa satisfaction : « D'un point de vue commercial, nous sommes très satisfaits. Ce n'est jamais joué d'avance, on a toujours des doutes en raison d'éléments extérieurs. Nous avons une bonne fréquentation et avons atteint nos objectifs de recettes. Nous avons constaté une montée en puissance en janvier/février. »
Le directeur de Fil bleu poursuit : « D'un point de vue technique, nous sommes globalement contents. C'est un beau projet avec une bonne fiabilité. Le taux de panne est assez faible. » Désormais, les prochaines pistes de travail vont concerner la cohabitation du tramway avec les utilisateurs de bus. Une étude approfondie, quartier par quartier, va être menée dans les prochains mois.
Un bilan contrasté
Du côté des syndicats, le bilan de cette première année reste mitigé. « Le point positif, c'est l'attrait de l'offre de services de transports », reconnaît Bernard Perrot (Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens – CGT). Mais pour le représentant syndical, ce constat est à mettre en parallèle avec la dégradation des conditions de travail : « Le manque d'effectifs a comme conséquence une charge de travail plus importante. » La disparition de la « transversalité » est également pointée du doigt : « Avant, un régulateur allait aussi sur le terrain. Aujourd'hui, il est cantonné au poste de commandement avec une tension plus forte durant les 7 h 30 de son service. »
Et d'ajouter : « Il faut atténuer l'engouement autour du tramway qui, aujourd'hui, tient d'abord grâce à la volonté du personnel. »
Au final, Bernard Perrot regrette de voir qu'une « entreprise publique de transports urbains a fait place à une entreprise industrielle de transports. »
« La grosse déception aujourd'hui, c'est que la réponse aux besoins de transport passe désormais derrière l'obligation de résultats financiers que s'est fixé Keolis. »
lanouvellerepublique.fr a écrit:
Et le coût de la maintenance ?
On l'entend, parfois, au détour d'un arrêt. « Ce tramway, il est toujours en panne. » Qu'en est-il alors ? Pendant les premiers mois de circulation, le service Fil bleu a comptabilisé « une quinzaine d'interruptions de service par mois ». Aujourd'hui, ce chiffre est de l'ordre « d'une dizaine par mois ». Mais cela ne veut pas dire quinze pannes par mois… « Les interruptions peuvent avoir plusieurs causes : les manifestations, les accidents, le vandalisme et donc les pannes techniques. Chacune à parts égales », explique Jean-François Gouhier, chef de la maintenance. Des pannes qui n'entraînent pas pour l'heure un surcoût supplémentaire : jusqu'au 31 août 2015, la garantie Alstom (le constructeur) couvre les frais de réparation. Mais sur le terrain, ce sont des équipes d'astreinte de Keolis qui assurent le bon fonctionnement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Pour maintenir le tramway à un haut niveau de service, Fil bleu assure des opérations de maintenance précises. « Comme pour une voiture, nous avons des révisions à faire en fonction du kilométrage. Une journée pour deux personnes à 25.000 km. Deux jours pour deux personnes à 50.000 km. Une semaine pour deux personnes à 75.000 km », indique Jean-François Gouhier. Pour l'heure, les rames les plus utilisées ont réalisé 80.000 km. Pour autant, tous les 20.000 km, les véhicules passent à l'entretien des 16 roues. Elles sont alors réusinées par un spécialiste. Sans compter les équipes qui entretiennent et surveillent les liaisons électriques, les équipements techniques, la plate-forme, les rails… Au final, de nouveaux métiers ont dû être créés pour s'occuper du tramway. S'ajoute aussi l'entretien quotidien des rames (externalisé). « Ils sont nettoyés tous les soirs. Nous réparons toutes dégradations, nous enlevons tous les tags, sinon la rame ne sort pas », poursuit Jean-François Gouhier.
Et le budget ? « On est dans les clous. » Une chose pourtant n'a pas été prévue par Keolis : le nombre élevé des bris de glace volontaires. Entre 2 et 3 tous les mois, bien au-dessus des villes de même taille.
lanouvellerepublique.fr a écrit:
Sept parkings relais : sont-ils vraiment utilisés ?
COMBIEN ? Au total, depuis l'arrivée du tramway, il existe sept parkings relais à Tours : Tranchée, Lac, Mayer, L'Heure Tranquille, Sagerie, Vaucanson et Jean Monnet. Soit au total 1.520 places de stationnement disponibles.
GARDIENNÉS OU AUTOMATISÉS. Les parkings gardiennés sont ouverts de 7 h à 19 h 30, tous les jours sauf les dimanche et jours fériés (accessibles 24 h/24 h pour les abonnés).
Les parkings automatisés sont ouverts tous les jours 24 heures sur 24.
SUR LE PODIUM. Les parkings relais qui fonctionnent le mieux sont ceux de la Tranchée (3.800 voitures/mois, c'est aussi le plus proche du centre-ville), Vaucanson (4.800 voitures/mois), il attire les habitants du nord du département).
EN BAISSE. Le parking du Lac, très bien fréquenté avant le tramway, est en déclin depuis cette année : 2.500 places occupées en moyenne chaque mois en 2014 contre 4.000 en 2013. La raison ? Il n'est pas sur la ligne du tramway. Une partie des anciens utilisateurs s'est reportée sur le parking relais Jean-Monnet ou celui de l'Heure tranquille. Autre explication : il est passé en automatique, ce qui n'a pas plu à tout le monde…
PEUT MIEUX FAIRE. La situation reste toujours très difficile pour le parking relais de l'Heure tranquille (900 voitures/mois) qui n'arrive pas à capter les automobilistes. Le souterrain fait-il peur ?
Au sud, la Sagerie peine aussi à décoller (750 voitures/mois).
lanouvellerepublique.fr a écrit:
Parc à vélos : la fausse bonne idée ?
ET ILS SONT OÙ ? C'est bien là tout le problème, ces parcs à vélos, construits en bois pour se fondre dans le paysage, ne sont absolument pas identifiés comme des parkings à vélos par les Tourangeaux.
Six parcs à vélo sécurisés ont été installés le long de la ligne de tramway : Vaucanson (30 places), Monconseil (36 places), Marne (36 places), Beffroi (36 places), Verdun (36 places), Jean-Monnet (36 places).
PRESQUE VIDE. On ne se bouscule pas pour stationner son vélo dans ces boîtes en bois. A l'intérieur, il n'est pas rare de trouver une poignée de deux-roues… quand certains sont parfois totalement vides.
Etait-ce bien nécessaire de construire ces parcs à vélos ? Apparemment, l'utilisateur du deux-roues n'est guère habitué à mixer vélo et tramway.
LA SOLUTION ? Jusqu'à présent, les parcs à vélos étaient réservés aux seuls abonnés Fil bleu (abonnemennt mensuel). Du coup, les cyclistes qui prenaient le tram occasionnellement ne pouvaient pas les utiliser.
A partir de la rentrée, Fil bleu revoit la copie (dans l'espoir de les remplir un peu plus) et va étendre l'accès aux voyageurs occasionnels (carte Liberté, titre à l'unité).